... salut de nouveau

Wieder auf Reisen.
Du fragst oft nach mir.
Ich telephonier
noch vorm Zubettgehen mit dir.


Freu mich auf den Moment,
wenn ich steh in der Tür,

und du läufst mir jauchzend entgegen.

...

Und dann öffne ich meine Arme für dich.
Ja, dann öffne ich meine Arme für dich!


Dann öffne ich meine Arme, Gerhard Schöne (1992)


Samstag, 21. November 2009

Wasser und Feuer


So warf ich dich denn in den Turm und sprach ein Wort zu den Eiben,
draus sprang eine Flamme, die maß dir ein Kleid an, dein Brautkleid:
Hell ist die Nacht,
hell ist die Nacht, die uns Herzen erfand
hell ist die Nacht!
Sie leuchtet weit übers Meer,
sie weckt die Monde im Sund und hebt sie auf gischtende Tische,
sie wäscht sie mir rein von der Zeit:
Totes Silber, leb auf, sei Schüssel und Napf wie die Muschel!
Der Tisch wogt stundauf und stundab,
der Wind füllt die Becher,
das Meer wälzt die Speise heran:
das schweifende Aug, das gewitternde Ohr,
den Fisch und die Schlange –
Der Tisch wogt nachtaus und nachtein,
und über mir fluten die Fahnen der Völker,
und neben mir rudern die Menschen die Särge an Land, 
und unter mir himmelts und sternts wie daheim um Johanni!
Und ich blick hinüber zu dir,
Feuerumsonnte:
Denk an die Zeit, da die Nacht mit uns auf den Berg stieg,
denk an die Zeit,
denk, daß ich war, was ich bin:
ein Meister der Kerker und Türme,
ein Hauch in den Eiben, ein Zecher im Meer,
ein Wort, zu dem du herabbrennst.

Paul Celan

Mittwoch, 18. November 2009

Holding Back The Years

©Marlies Jäger / irish-net.de
 
Holding back the years,
Thinking of the fear I've had for so long.
When somebody hears,
Listen to the fear that's gone. 
Strangled by the wishes of pater,
Hoping for the arm of mater,
Get to me sooner or later,

Nothing ever could, yeah.
I'll keep holding on,
I'll keep holding on,
I'll keep holding on,
I'll keep holding on.

Chance for me to escape from all I know.
Holding back the tears.
There's nothing here has grown.
I've wasted all my tears,
Wasted all those years.
Nothing had the chance to be good,

Nothing ever could, yeah.
I'll keep holding on,
I'll keep holding on,
I'll keep holding on,
I'll keep holding on
So tight.  
 
Simply Red 


Montag, 16. November 2009

Cet amour


Cet amour
Si violent
Si tendre
Si désepéré 
Cet amour
Beau comme le jour
Et mauvais comme le temps
Quand le temps est mauvais 
Cet amour si vrai
Cet amour si beau 
Si heureux
Si joyeux
Et si dérisoire
Tremblant de peur comme un enfant dans le noir 
Et si sûr de lui
Comme un homme tranquille au milieu de la nuit
Cet amour qui faisait peur aux autres
Qui  les faisait parler
Qui les faisait blêmir
Cet amour guetté 
Parce
que nous le guettions
Traqué blessé piétiné achevé nié oublié 
Parce que nous l'avons traqué blessé piétiné achevé nié oublié
Cet amour tout entier
Si vivant encore
Et tout ensoleillé 
C'est le tien
C'est le mien 
Celui qui a été
Cette chose toujours nouvelle 
Et qui n'a pas changé
Aussi vraie qu'une plante
Aussi tremblante qu'un oiseau
Aussi chaude aussi vivante que l'été 
Nous pouvons tous les deux
Aller et revenir 
Nous pouvons oublier
Et puis nous endormir 
Nous réveiller souffrir vieillir
Nous endormir encore 
Rêver à la mort
Nous éveiller sourire et rire 
Et rajeunir
Notre amour reste là 
Têtu comme une bourrique
Vivant comme le désir 
Cruel comme la mémoire
Bête comme les regrets 
Tendre comme le souvenir
Froid comme le marbre
Beau comme le jour
Fragile comme un enfant
Il nous regarde en souriant
Et il nous parle sans rien dire
Et moi je l'écoute en tremblant 
Et je crie
Je crie pour toi 
Je crie pour moi
Je te supplie 
Pour toi pour moi et pour tous ceux qui s'aiment
Et qui se sont aimés 
Oui je lui crie
Pour toi pour moi et pour tous les autres 
Que je ne connais pas
Reste
où tu es
où tu étais autrefois 
Reste
Ne bouge pas 
Ne t'en va pas
Nous qui sommes aimés 
Nous t'avons oublié
Toi ne nous oublie pas 
Nous n'avions que toi sur la terre
Ne nous laisse pas devenir froids
Beaucoup plus loin toujours
Et n'importe où
Donne-nous signe de vie
Beaucoup plus tard au coin d'un bois 
Dans la forêt de la mémoire
Surgis soudain 
Tends-nous la main
Et sauve-nous.

Jacques Prévert






Dienstag, 10. November 2009

La Chanson Des Vieux Amants


Bien sûr, nous eûmes des orages
Vingt ans d'amour, c'est l'amour fol
Mille fois tu pris ton bagage
Mille fois je pris mon envol
Et chaque meuble se souvient
Dans cette chambre sans berceau
Des éclats des vieilles tempêtes
Plus rien ne ressemblait à rien
Tu avais perdu le goût de l'eau
Et moi celui de la conquête

{Refrain:}
Mais mon amour
Mon doux mon tendre mon merveilleux amour
De l'aube claire jusqu'à la fin du jour
Je t'aime encore tu sais je t'aime

Moi, je sais tous tes sortilèges
Tu sais tous mes envoûtements
Tu m'as gardé de pièges en pièges
Je t'ai perdue de temps en temps
Bien sûr tu pris quelques amants
Il fallait bien passer le temps
Il faut bien que le corps exulte
Finalement finalement
Il nous fallut bien du talent
Pour être vieux sans être adultes

{Refrain}

Ô, mon amour
Mon doux mon tendre mon merveilleux amour
De l'aube claire jusqu'à la fin du jour
Je t'aime encore, tu sais, je t'aime

Et plus le temps nous fait cortège
Et plus le temps nous fait tourment
Mais n'est-ce pas le pire piège
Que vivre en paix pour des amants
Bien sûr tu pleures un peu moins tôt
Je me déchire un peu plus tard
Nous protégeons moins nos mystères
On laisse moins faire le hasard
On se méfie du fil de l'eau
Mais c'est toujours la tendre guerre

{Refrain}

Oh, mon amour...
Mon doux mon tendre mon merveilleux amour
De l'aube claire jusqu'à la fin du jour
Je t'aime encore tu sais je t'aime

Jacques Brel