Halbschatten
Ich war in einem dieser Wälder, zu denen die Sonne keinen Zugang hat, in die aber des Nachts die Sterne eindringen. Dieser Ort durfte nur deshalb bestehen, weil die staatliche Inquisition ihn übersah. Die abgeschüttelten Sklavendienste wiesen mir ihre Verachtung. Der quälende Zwang zu strafen war mir erlassen. Hier und da liebkoste die Erinnerung an eine Kraft die ländliche Fuge des Grases. Ich lenkte mich ohne Doktrin, mit gelassenem Ungestüm. Ebenbürtig war ich den Dingen, deren Geheimnis sich unter der Spannweite eines Flügels verbarg. Ungeboren bleibt für die meisten das Wesentliche, und die es besitzen, können es nicht austauschen, ohne Schaden zu nehmen. Niemand erklärt sich bereit, das zu verlieren, was er sich mit blanker Mühe erkämpft hat. Sonst wäre die Zeit der Jugend und Anmut da, Quelle und Delta hätten dieselbe Reinheit.
Ich war in einem dieser Wälder, zu denen die Sonne keinen Zugang hat, in die aber des Nachts die Sterne eindringen zu unversöhnlicher Feindschaft.
Pénombre
J'étais dans une des forêts où le soleil n'a pas accès mais où, la nuit, les étoiles pénètrent. Ce lieu n'avait permis d'exister, que parce que l'inquisition des états l'avait négligé. Les servitudes abandonnées me marquaient leur mépris. La hantise de punir m'était retirée. Par endroit, le souvenir d'une force caressait la fugue paysanne de l'herbe. Je me gouvernais sans doctrine, avec une véhémence sereine. J'étais l'égal de choses dont le secret tenait sous le rayon d'une aile. Pour la plupart, l'essentiel n'est jamais né et ceux qui le possèdent ne peuvent l'échanger sans se nuire. Nul ne consent à perdre ce qu'il a conquis à la pointe de sa peine! Autrement ce serait la jeunesse et la grâce; source et delta auraient la même pureté.
J'étais dans une des forêts où le soleil n'a pas accès mais où, la nuit, les étoiles pénètrent pour d'implacables hostilités.
Rene Char, Poésies - Dichtungen, S. Fischer Verlage, 1959, Frankfurt am Main